Hiver et altitude ne sont pas des freins aux voitures électriques
Lise Garnier
Le réseau routier de Haute-Loire a beau figurer parmi les plus hauts d’Europe, les voitures électriques peuvent y rouler sans problème. À condition de ne pas vouloir aller trop loin...
Qui dit hiver en Haute-Loire dit son lot de neige et de verglas. Et pour cause : le département est particulièrement exposé aux difficultés de circulation hivernale avec ses 2 000 kilomètres de routes culminant à plus de 800 mètres d’altitude et ses 600 kilomètres situés à plus de 1 000 mètres. Mais qu’en est-il pour les voitures électriques ?
Une influence à « minima »
De plus en plus vendues dans l’Hexagone, « elles restent malgré tout principalement utilisées en deuxième, voire troisième véhicule dans le foyer », constate Pierre Chasseray, directeur général de l’association 40 millions d’automobilistes.
Pour le porte-parole des conducteurs, « il y a cependant eu un vrai progrès en matière d’autonomie, même si les voitures électriques ne s’adaptent pas encore à tout le monde ». En effet, l’autonomie d’un véhicule propre « dépend de la capacité de son réservoir, mais ça peut aller de 150 à 600 kilomètres », informe Tiphaine Leurent, secrétaire générale de l’AVEM (Association pour l’avenir du véhicule electro-mobile).
Dans notre région vallonnée, « l’altitude peut avoir une influence sur l’autonomie mais a minima.
Le problème reste surtout pour parcourir de longues distances. Au-delà de 300 kilomètres, ça devient compliqué », prévient Pierre Chasseray. Pour Tiphaine Leurent, il n’y a aucune raison de s’inquiéter : « L’altitude n’est pas une contre-indication.
La voiture électrique ne va pas perdre en autonomie car ce n’est pas un véhicule thermique. » La représentante de l’AVEM donne en exemple la Green Expedition: un raid à grande distance de véhicules électriques qui emmène ses concurrents de Paris au Cap Nord. « Il y a un vrai défi technique à partir de - 35 °C avec une diminution certaine de l’autonomie, mais il n’y a aucun lien avec l’altitude en elle-même », ajoute la spécialiste.
Autre exemple : il y a un an, Hyundai entrait au Guinness Book pour avoir atteint 5 731 mètres d’altitude au Tibet après plusieurs jours d’expédition et quelques recharges.
Le seul risque : la coupure d’électricité Alors, si on a tous vu nos batteries de téléphone entrer dans le rouge à vitesse grand V lorsque les températures baissent, peu de chance que cela arrive aux voitures. Mais, « comme les mobiles, elles perdent en efficacité avec le temps ». Ce n’est donc ni le climat de la Haute-Loire ni son altitude qui empêcheront les véhicules verts de circuler. À moins qu’une coupure d’électricité se produise, « comme ça arrive parfois dans nos régions
rurales et qu’on ne puisse plus circuler », se hasarde Pierre Chasseray.