Etape 18
Belén – Cafayate
260 km
Emotion, histoire et bon vin
Le défi de la journée est pour les Zoé et la moto du Team Michelin d’arriver à faire l’étape sans recharger. Les pilotes sont un peu inquiets parce que tout le début du trajet est en montée et l’autonomie baisse rapidement. Juste à la sortie de Belén, nous traversons une très belle gorge puis suivons une vallée dont le paysage rappelle à Eric Loizeau les montagnes de l’Atlas conjuguées avec les rocheuses du Colorado. Au loin, sur notre gauche, la cordillère des Andes nous accompagne et nous voyons même un glacier qui se révèle être une énorme coulée de cendre, selon Paula Boffi, notre responsable logistique.
Tout au long de la route, nous croisons des gauchos à cheval, des troupeaux de vaches, de chèvres et même de mulets (ou d’ânes, la question n’a pas été résolue !).
A l’approche de Cafayate, le décor change, modifié par l’homme lorsque les premiers colons ont commencé à cultiver des vignes. Aujourd’hui Cafayate est une petite ville très agréable de style colonial entourée de propriétés viticoles qui produisent des vins « d’altitude » (à partir de 1700 jusqu’à plus de 3000 m) au cœur des Andes. Pernod Ricard a racheté la traditionnelle « bodega Etchart » et Michel Rolland s’est installé sur la hauteur de Yacochuya pour élaborer d’excellents vins torrontés, malbec ou blend. Nous sommes reçus par Adriana, la directrice du Musée du Vin, déjeunons sous une pergola dans la cour avec en prime une dégustation de vins de la région –en français ! Une école primaire attend notre visite et dès notre arrivée nous sommes entourés par des écoliers qui prennent d’assaut les voitures. Julien, le caméraman qui nous accompagne à l’idée de mettre en marche son drone et soudain la fourmilière de petites blouses blanches se rue sur l’appareil qui décolle. Les enfants doivent cependant retourner à l’école pour fêter en avance « le jour du travailleur », c’est à dire le 1er mai. Et dans la grande cour néocoloniale de l’école, tous les enfants se retrouvent déguisés selon la profession qu’ils ont choisie de représenter. La journée se finit en beauté dans l’hôtel Patios de Cafayate, très bel établissement néocolonial datant de 1892, autour de la piscine.
De leur côté, les cyclistes nous rejoignent émus par la rencontre qu’ils ont faite durant l’après-midi : une jeune couple formé par un Italien qui circule de par le monde en vélo depuis presque 5 ans et une Argentine qui par amour a elle aussi enfourché un vélo. Le récit de leur aventure touche profondément le Team du Bien–être qui décide de leur offrir des roues neuves pour continuer leur périple et Emmanuel, le médecin, leur donne aussi un chargeur solaire pour le téléphone.